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282 HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
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FRANCE
Paris. — Alors qu'il n'était que roi de Navarre, Henri IV, comme nous l'avons vu, songeait à attirer dans ses États héréditaires les ouvriers flamands chassés par les persécutions religieuses; il avait espéré doter le Béarn d'un atelier de tapisseries au métier. Le projet n'eut pas de suite. D'autres soins plus pressants absorbèrent l'attention du roi. Mais, dès qu'il fut monté sur le trône de France et que la guerre civile lui laissa quelque répit, il ne perdit pas de temps pour mettre à exécution des desseins mûris depuis de longues années.
Il s'adressa tout d'abord aux'ouvriers indigènes, aux tapissiers français. Sauval raconte que le roi, ayant été voir à la Trinité, en 1594, les tapisseries qui s'y faisaient sur les dessins de Leram-bert, fut si content du travail de cet atelier, qu'il résolut de rétablir àParis les manufactures de tapisseries « que le désordre des règnes précédents avoit abolies ». Ce récit pèche par deux endroits. Nous avons constaté, en effet, que les tapisseries de Saint-Merri furent commandées en 1584 et non en 1594, et en outre que Henri JV avait songé aux manufactures de tapisseries bien avant de monter sur le trône de France.
« Pour cela, poursuit Sauval, le roi manda à Fontainebleau du Bourg avec Laurent, autre tapissier excellent; mais, comme du Bourg fut volé clans la forêt et qu'il ne put s'y rendre, le roi choisit l'autre, qu'il établit, en 1597, dans la maison professe des jésuites ', où personne ne demeuroit depuis le parricide de Jean Châtel, et avec lui du Breuil, peintre fameux, et Tremblai, fort bon sculpteur. Il (Laurent) étoit directeur de cette manufacture, à raison d'un écu par jour et 100 francs de gages, et, comme il avoit quatre appren-tifs, leur pension fut taxée à 10 sols tous les jours pour chacun. Quant aux compagnons qui travailloient sous lui, les uns gagnoient 25 sols, les autres 30, les autres 40. Avec le temps, du Bourg lui fut associé, et là demeurèrent jusqu'au rappel des jésuites; et, pour lors, ils furent transférés clans les galleries. »
Nous avons reproduit le passage dans son entier, parce que
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Aujourd'hui occupée par le lycée Charlemagne.
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